Avr 012008
 

Signe des temps, dans le village dont l’asphalte a connu des jours meilleurs, le braiment des ânes qui tractent les charrettes s’efface sous la pétarade des voitures et surtout des motos. Les caroussa (équivalent siwi de la caretta en arabe égyptien) sont les taxis de la palmeraie. D’ailleurs c’est écrit dessus d’une main maladroite « TAXI », « Welcome Siwa ! », « Siwa taxi », « Hallo Hallo». Elles sont conduites par des enfants. Lorsqu’elles traversent la ville c’est alors la seule chance d’apercevoir la silhouette des femmes siwis, drapées de bleu, de pied en cap. La silhouette mais pas le visage entièrement voilé bien avant le mariage. Elles ne s’arrêtent pas en ville, ne font que passer d’une maison à l’autre. Les courses, les champs, c’est du ressort des hommes et Siwa, extérieurement, est une ville d’hommes. Uniquement d’hommes et les quelques touristes femmes, étrangères, quelle que soit leur opinion sur le sort de leurs semblables, sont priées de s’habiller avec discrétion. Ce qu’elles font d’assez bonne grâce, parfois avec un zèle qui surprend même les touristes égyptiennes !
Comme dit Philippe Meyer dans Portraits acides et autres pensées édifiantes, «Un touriste se reconnaît au premier coup d’œil. C’est un individu habillé d’une manière telle que, s’il se trouvait dans son propre pays, il se retournerait dans la rue en se voyant passer