Fév 162009
 

6h30. Petit matin, gare du Nord. Derniers adieux à Paris. Cinq mois ce peut être long, ce peut être court. Mon séjour à Maputo quoique passionnant me parut long, très long… Comment sera ce semestre d’expatriation ? Une petite larme à l’œil je me glisse dans le RER. La Chine n’est pas le Mozambique, pourquoi s’inquiéter ? Apercevoir les locaux de mon ancien employeur en doublant le Stade de France me procure toujours une petite satisfaction ; au moins je ne suis pas condamné au confinement, à la sédentarité.

10h. Nous approchons de Londres. Terre grasse, gorgée d’eau. Chapelets de pavillons et jardinets. Lotissements proprets, bien alignés, tradition de la cité ouvrière. Au loin, la Tamise, la Grande roue et la City. Au moment d’atterrir je pense à la famille anglaise qui m’a logé le temps d’un séjour linguistique. L’enclos du jardin butait sur l’aéroport d’Heathrow. Je me souviens des avions si bas qu’ils menaçaient de s’écraser à tout instant, aux conversations interrompues à chaque survol, aux meubles qui tremblaient, à la TV qui hurlait ! Je me demandais alors combien de temps on pouvait supporter de telles conditions, si le quartier serait bientôt rasé, sa population relogée. C’était en 1984, le trafic a encore augmenté et mes hôtes habitent peut-être toujours là.

Londres,Aeéroport d11h. Heathrow, salle de transit. Pour se rendre à Pékin, Londres n’est pas vraiment sur le chemin me direz-vous. Certes, mais British Airways est la seule compagnie à offrir un billet modifiable un an, deux bagages de 23 kg(*). Quand on n’est pas certain de ses dates de retour, qu’on a pas mal de livres à transporter ça fait la différence. Quant au tarif de 553€ A/R on ne trouvera pas moins cher ! La chute de la livre sterling et du carburant est passée par là. Même l’indispensable phrasebook Mandarin de Lonely Planet est « soldé » à 25% de son prix en euros à la librairie de l’aéroport. Curieux jeu des devises. Faisant la queue patiemment en attendant d’entrer dans la zone de transit je souriais de voir ma voisine, la vingtaine, blonde, l’air candide, porter des tongs roses. De quel pays venait-elle pour être accoutrée ainsi en plein hiver ? Je compris vite qu’elle s’était tout simplement préparée aux contrôles. A Londres, après l’affaire de la chaussure au talon piégé, tous les passagers doivent franchir les portillons pieds nus. Précaution inutile pour la voyageuse avertie ; même ses tongs furent passées au détecteur !

Londres, Aéroport d'Heathrow, terminal T5 (c) Yves Traynard 2009Dans la salle d’embarquement mon jeune voisin me raconte qu’il est parti la veille de Sao Paulo pour se rendre à Pékin apprendre le mandarin. Ce Brésilien espère bien se lancer dans les affaires durant son année de formation. Les BRIC se serrent les coudes et la Chine dispose, malgré la crise, d’une formidable capacité de séduction. Dans l’avion on parle toutes les langues. Derrière moi, un Turc allemand devise avec un Chinois germanophone, à ma gauche une famille d’entrepreneur indien porte grande tenue, devant moi quelques Français partent en stage et des Anglais révisent leur mandarin ; des Chinois chargés de sacs duty-free prennent les dernières photos de leur séjour ; la classe affaire affiche complet et les touristes européens paraissent rares.

16h45. Envol pour Pékin. Dès le repas avalé, le 747 étant à moitié vide je peux tranquillement m’allonger sur la banquette. Je m’endors sur les images de mon Belleville reconstitué en studio pour la Môme. Dernières amarres pour une nuit en rose ?


(*) Billet A/R Paris-Pékin, British Airways via Londres, 553€. Achat directement sur le site de British Airway. Validité un an, modifiable moyennant 100€ de pénalité. 23 kg en bagae enregistré + 1 bagage à main (jusqu’à 23kg également) + un ordinateur portable séparé. L’aller simple Air China fait 120€ de moins (vol direct, 30kg de bagage). Le billet valide un an est à 780€ (80€ de pénalité).