Mar 092007
 

Pour son ouverture le festival Cinéma du réel proposait ce soir une carte blanche à la cinémathèque de Tanger. Un cinéma(*) qui m’est pas totalement inconnu car son écrin a été rénové par mon voisin du 3ème étage(**) et dont un artisan maladroit avait brisé mon conduit de cheminée !
La sélection conçue et présentée avec passion par Bouchra Khalili était l’occasion de découvrir les premiers films couleurs tournés au Maroc (1934), de rares scopitum des années 70 destinés à un public immigré (Tayara interprétée par une chanteuse qui se prend pour un pilote d’avion est à mourir de rire !) Le sombre et efficace récit de l’immigration vers l’Espagne (Tous les autres s’appellent Mohamed), et Balcon Atlantico, rêves d’amour et de migration formaient la première partie d’une sélection puisée dans les archives de la Cinémathèque de Tanger.
La deuxième partie, intitulée Cinémathèque Idéale, débutait très fort par un provocateur Immondialisable avec Bassem Samra (le lumineux acteur de la Ville), un appel en faveur de la sauvegarde de Sanaa à l’UNESCO signé Pasolini et une « Tentative de capture d’un lion insaisissable, nommé l’Américain » de Jean Rouch tout un symbole après l’essai d’ouverture d’une bouteille de coca (Luc Moullet).
Le débat a porté sur l’ambition et les espoirs de cette cinémathèque qui doit affronter la terrible concurrence de la TV, des DVD, de l’internet pour donner à voir d’autres images au public tangérois(***).


(*) Le site de la Cinémathèque de Tanger. Le Cinéma Rif dans le magazine marocain TelQuel.
(**) L’atelier d’architecture Lalo : spécialiste de la restauration des cinémas de Kaboul, Bamako, Tanger…
(***) A Tanger, un sursaut cinéphile par Libération