Mar 192011
 

La déception fut à la hauteur des espérances. Immense ! Depuis si longtemps que le plus grand musée de Chine est fermé, l’annonce de sa réouverture le mois dernier m’avait transporté de joie. Caresser, au moins du regard, les merveilles de 5000 ans d’histoire devait couronner ce nouveau séjour en Chine. Hélas, la presse m’avait bien mal éclairé(*). Le million d’objets annoncés est toujours dans les caisses et pas en vitrine. Après une heure de queue au petit matin, tout ce qui me fut présenté, c’est 150 ans d’une histoire officielle dictée par le Parti unique. Un déni d’intelligence, où l’on ne sait s’il faut en rire ou en pleurer. Cette présentation cocorico, sans recul, franchement nationaliste et peu scrupuleuse des faits sans lesquels l’histoire ne peut être valablement écrite, n’est guère à la hauteur de l’histoire du pays qui parait tout à coup frêle, fragile, recroquevillé sur lui-même, peu sûr de lui, à l’exact opposé de l’image qu’il veut donner de lui-même. Bref, à fuir par le touriste étranger, d’autant que le musée semble avoir renoué avec les usages préolympiques : aucun fléchage, pas d’information sur la durée d’attente, pas de plan des salles, rien n’en anglais en dehors des cartels(**). Un tel raté ne manquera pas de faire les gorges chaudes de la presse étrangère et des guides de voyage.


(*) China’s National Museum to reopen on April 1 – Chinadaily US Edition, 17 février 2011.
(**) Musée National de Chine, Place Tiananmen, côté est. Entrée libre.