Mar 172011
 

La Une du Global Times, 2e quotidien anglophone chinois, 16 mars 2011

Les nouvelles en provenance du Japon ne sont guère fameuses. Mes deux amies japonaises contactées sont saines et sauves, mais oscillent entre grande tristesse, impuissance et peur. Le constat est terrible : la terre tremblait toujours hier, les villes et les villages ravagés sont pris sous la neige, le décompte macabre totalement sous-estimé par le gouvernement et l’AREVA locale montre une totale indigence dans la maîtrise de ses centrales nucléaires.
Syndrome étonnant. Plus on est près des radiations, moins on s’inquiète. La presse nous montre des « liquidateurs » stoïques, des Japonais impassibles. En Chine, les médias commencent à titrer sur l’évènement, mais semblent vouloir éviter de paniquer la population, alors que des rumeurs de contamination circulent déjà(*). Les Chinois vivant au Japon, à l’exception des équipes de sauveteurs dépêchées sur place, sont en cours de rapatriement ; l’approbation de la construction de nouvelles centrales est gelée. En France, le sujet envahit tout l’espace médiatique et le débat fait rage.
A Baoding, nous sommes à 2000 km de la centrale. C’est l’exacte distance qui sépare Tchernobyl de Paris. Fait aggravant, nous sommes à la même latitude. Tôt ou tard, les vents ne nous épargneront donc pas. Je ne sais pas encore qu’elle sera la réaction des autorités chinoises. Mais l’expérience de la grippe A en Chine il y a deux ans, me porte à croire que nous pourrions être confinés dans nos locaux en cas d’alerte grave. Les gouvernements qui ont du nucléaire dans leur agenda (comme la France ou la Chine) ont tout intérêt à se montrer très soucieux de la sécurité pour poursuivre leur programme après Fukushima.


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(*) Les sites des deux quotidiens anglophones chinois : China Daily, Global Times