Juin 202007
 

Pour éviter les complications et gagner du temps j’ai opté pour un package qui de Yogya me conduira au volcan Bromo puis le lendemain à Bali(*). Choisir la qualité n’est pas gage de sécurité. Depuis 9 h ce matin huit touristes et leur chauffeur foncent à tombeau ouvert en direction de Surabaya par des routes pour le moins hasardeuses. Les méchantes deux voies ne s’élargissent que pour traverser les centre-villes. Les deux filles postées à l’avant parlent de jeu électronique. Un poids lourd dans le fossé les roues en l’air c’est Game over. Vitesse excessive, absence de distance de sécurité, variété des véhicules, trickshaw motorisés, poids lourds, piétons, vélos, motos (beaucoup…), bus, van, mais heureusement pas de traction animale ! Tout ça me rappelle notre célèbre nationale 7 d’avant les autoroutes au temps où la France était en pleine croissance. Parlait-on alors sur un ton condescendant de goût du risque et du fatalisme des conducteurs, de superstitions à cause d’un St-Christophe pendouillant au rétroviseur ? Pas que je me souvienne. On parlait autoroute, d’isoler les différents moyens de transport, d’éduquer les conducteurs par des campagnes de sensibilisation (bison futé et la célèbre prévention routière), de renforcer l’examen du permis de conduire, de ceinture de sécurité. Tout ça ne s’est pas mis en place en un jour, l’aurait-on oublié. Et bien ici aussi un parle aussi autoroutes pour faire face à la croissance. En 2005 il a été vendu plus de 500 000 automobiles presque exclusivement assemblées ici sous contrôle étranger. Les Kijang et les Avanza (Toyota) représentaient 30% des ventes en 2006, les modèles locaux de Suzuki, Mitsubishi, Daihatsu, Honda étant loin derrière(**). Une croissance de 25% est attendue pour 2007, et les usines auront encore du mal à soutenir la demande, ce qui signifie de l’attente pour le client.
L’Indonésie possède 650 Km d’autoroutes(***). Selon le plan, de 2007 à 2009 250 km supplémentaires devraient être construits. L’État fait appel au secteur privé mais les tarifs des péages étant fixés bien souvent qu’à l’issue de la construction les investisseurs hésitent à se lancer dans l’aventure.
Voilà un exemple d’information que devrait distiller un guide lors d’un voyage un tant soit peu préoccupé par le présent plutôt que de laisser les touristes dans leur préjugés. En plus de lever les préjugés sur la fatalité voire l’atavisme des peuples cela permettrait de trouver le temps moins long !


(*) Transfert Yogya-Denpasar. 30€ avec une nuit à Cemoro Lawang. Minivan de 8, A/C puis bus de ligne pour la continuation vers Bali.
Yoschi’s Guest House. Ch. 12. 7€. Cemoro Lawang. A 4 km du rebord du cratère. En solo préférer un hôtel plus près (Café Lava par ex.).
(**) Source : Indonesia Economic Almanac 2007. Pp. 73.
(***) Source : Indonesia Economic Almanac 2007. Pp. 77.