Mai 302006
 

En vue de mon expatriation je me documente dare-dare de manière un peu précise sur le Mozambique. Faute de compilation pertinente prête à l’emploi, je dois retourner aux sources. Exit les informations de seconde main donc, mais quel exercice salutaire ! Je m’astreins à étudier les documents en ligne de toutes les grandes institutions. Internet est génial en cela qu’il met à portée de main une mine d’informations autrefois quasiment inaccessibles.
Entre autres le rapport des Nations-unis sur le développement est parfait pour comprendre, analyser le monde dans lequel nous vivons. Le Mozambique est classé 168ème sur les 177 pays de l’échelle de l’Indice du Développement Humain, un indice à trois composantes : le PIB, l’espérance de vie et l’éducation. En analysant plus finement on découvre que ce qui plombe le pays c’est l’espérance de vie, qui diminue d’année en année au point d’être à 42 ans aujourd’hui. Le SIDA est passé par là. Plus de 13% de la population est séropositive. Côté Organisation Mondiale de la Santé (http://www.who.int/countries/moz/fr/) on apprend qu’il y a 712 médecins pour 20 millions d’habitants dont la moitié dans la capitale…
Les bonnes nouvelles il faut les chercher côté Amnesty International. Selon son tout nouveau rapport 2006 (http://web.amnesty.org/report2006/moz-summary-fra) on peut dire que ça va trop mal côté libertés individuelles si l’on compare à d’autres pays : la peine de mort est abolie on déplore « seulement » quelques violences policières et intimidations de journalistes. Les rapports de la Banque Mondiale (Country Assistance Strategy), du FMI (Economic and social plan), de l’OCDE, de la FAO ou celui de l’Agence française de développement, bailleur du projet sur lequel je vais travailler mettent l’accent sur les forces et faiblesses économiques du pays. Derrière la croissance presque à deux chiffres se cache de véritables inégalités sociales dans le développement du pays.
État des lieux synthétique (très partiel)

Atouts

  • La paix et la stabilité politique après le million de mort de la guerre civile
  • Les droits de l’homme
  • Une aide publique abondante
  • Un potentiel de ressources naturelles dans de nombreux secteurs (agricole, énergie, mines, pêche,…)
  • Un attrait réel du pays pour les investissements directs étrangers qui se traduit par la perspective de nouveaux projets d’investissement (Mozal 2, pipeline gazier, …) ;
  • La proximité du vaste marché sud-africain avec ses 43 millions d’habitants à pouvoir d’achat élevé.

Contraintes

  • Pauvreté : elle touche toujours une large part de la population, dont plus de la moitié vivrait avec moins d’un dollar par jour.
  • Indicateurs sociaux alarmants. L’IDH : 168e sur 177 en 2003 plombé par une espérance de vie de 42 ans à la naissance.
  • PIB par habitant d’un peu plus 1100 dollars (France 28 000 dollars)
  • Aléa climatique : le pays est toujours très sensible aux pluies (cyclone Eline fin 2000) et à la sécheresse
  • Absence d’un espace économique unifié avec de fortes disparités de développement entre le Centre / Nord et le sud du pays
  • Faible productivité du secteur agricole
  • Infrastructure partiellement reconstruites vulnérables aux intempéries
  • Progression de la corruption
  • Dépendance de l’aide internationale
  • Éducation : en moyenne, un enfant né au Mozambique aujourd’hui reçoit quatre années d’enseignement, alors qu’un enfant né en France bénéficie de 15 ans d’enseignement à un niveau de scolarisation nettement plus élevé.
  • Rareté des ressources humaines disposant d’expertise nécessité par des projets de développement importants (d’où ma présence ici)
  • Santé : le taux d’infection au VIH parmi les personnes âgées de quinze à quarante-neuf ans était de 15,6 %. 1 % seulement des mineurs porteurs du virus bénéficiaient de traitements antirétroviraux ou autres médicaments. Le paludisme sévit toujours.