Mai 172006
 

« Je suis le Ciel, tu es la Terre »

(Brihadhranya Upanishad, IV.4.3)

Brillant exposé d’éthique sur le thème : « le XXIème siècle sera religieux ou ne sera pas« , phrase attribuée à Malraux et que l’on sert souvent à toutes les sauces. Nos collègues nous ont offert un véritable kaléidoscope abordant en profondeur les multiples facettes du thème tour à tour avec humour (ah les vidéos de Fred !), sérieux (doctes exposés du CNRS), émotion (touchante Karen), didactique (merci Mayumi et Lana)…
A l’issue la réflexion de Pierre-Henri Chalvidan notre enseignant fut plus que jamais lumineuse. Extraits :
L’humanisme théocentré des débuts a fait place à la modernité anthropocentrée où l’individu est opposé à Dieu, la raison à la foi, la matière à l’esprit.
Mais le religieux revient au galop sous des formes nouvelles : sectes, New Age, altruisme, humanitaire, idéologie, laïcité… comme si la vie avait un besoin impératif de sens. C’est le grand retour de la gnose. Notre société oscille entre foi et raison sans arriver à établir le poids respectif de l’un et de l’autre pour chaque individu et pour la société. Notre monde s’est enfermé dans une seule forme de raison la scientifique laissant sur la touche deux autres formes : la raison philosophique (énigme) et la raison poétique (mystère).
Le propre de la laïcité à la française c’est de vouloir s’appliquer non seulement à l’Etat mais à la société toute entière. Il n’est pas étonnant que l’école zone de contact entre l’Etat et la société soit devenue le point de cristallisation dans l’affaire du voile. Nous refusons toute contradiction apparente entre une laïcité d’Etat, que personne ne conteste, et la diversité des individus, illustrant par là le défaut même de la démocratie, totalitarisme de la majorité.
Conflit israélo-arabe, Irlande du Nord, les guerres de religion n’existent pas en tant que telles. Aucun conflit n’a eu la religion comme motif déterminant. Les deux derniers conflits mondiaux en témoignent. Au pire, la religion agit comme marqueur identitaire. Au fond la grande question à trancher est l’effet civilisationnel des religions. Leur rôle dans l’histoire est-il positif ou négatif ? Et puisque tout ce qui monte converge, il est important de développer le dialogue. Pèlerinage, cheminement… le route est longue jusqu’à la maison commune, sens premier de l’oecuménisme (litt. « la terre habitée »).