Déc 122005
 

Passé la journée à ajuster le premier lot Projis transmis par Junior. Révision de la stratégie de sécurité, pré-recette, revue de code… beaucoup d’énergie gaspillée faute de maîtrise du métier et des outils et malgré toute la bonne volonté déployée.
Tout ça me porte à croire que l’ingénierie des systèmes d’information, probablement par excès de jeunesse, échappe encore à toute prise au sérieux. Aujourd’hui tout un chacun peut se dire ou être désigné comme informaticien ! Quel collègue ne sait jamais entendu interpellé « toi qui est dans l’informatique tu peux passer m’installer le WIFI ? »
Pas plus qu’il n’existe de bâtisseur dans le secteur du bâtiment il n’y a d’informaticien dans le monde de l’informatique. Oui il y a des promoteurs immobiliers, des architectes, des entreprises du bâtiment, des maçons, des électriciens, des plombiers… dans le bâtiment comme il y a des ingénieurs réseaux, des fabricants d’ordinateurs, des concepteurs, des hot-liners, des chefs de projet, des développeurs bureautique, mainframe, distribués, des infographistes, des producteurs de jeux vidéo… en informatique.
L’informatique familiale a fini de brouiller les pistes. Il y a désormais des informaticiens du dimanche comme il y a des bricoleurs du dimanche avec les mêmes résultats que l’on connaît ! Entre utiliser un logiciel et en fabriquer un performant, pérenne, robuste, évolutif il y a un fossé. L’informatique dispose pourtant d’une ingénierie à part entière avec des métiers spécifiques dont la richesse ne permet plus d’envisager l’improvisation et qui mériteraient une meilleure reconnaissance.
Cette réflexion sur la professionnalisation s’applique à cet autre secteur émergent qu’est l’humanitaire. Il n’existe pas plus d’humanitaire qu’il n’existe d’informaticien. De l’administrateur au comptable, du médecin volant à l’évaluateur, en passant par le chef de mission, le leveur de fonds, le marqueteur, le coordinateur… c’est toute une gamme de métiers qui existe aujourd’hui avec des compétences propres.