Oct 162005
 
sente parfumée
Après une soirée aussi courte que bien arrosée rares furent les candidats au réveil matinal. Comme nous sommes dimanche ce sera donc relâche. L’occasion d’une belle balade dans ces Préalpes ensoleillées. Je découvre que nos étudiants étrangers, bien que dans notre pays depuis plusieurs années ne connaissent au mieux que trois ou quatre grandes villes. Ils découvrent fascinés, la variété de nos campagnes. Je rassemble mes maigres connaissances naturalistes pour commenter la promenade. Nous faisons bouquets de menthe, lavande, thym citronné et saluons une mante religieuse.
En chemin je désigne les vestiges de rustiques fermes en pierre, les sources, les vergers à l’abandon. Non la France rurale n’a pas toujours eu des tracteurs, des fermes modèles avec eau courante, électricité et chauffage central. La vie à la terre y était dure, les hivers glacials et interminables ; les paysans africains n’ont pas grand chose à envier à cette époque là.
Je raconte mes souvenirs d’enfance. Les étudiants étrangers comme français ont peine à croire que lors de mes vacances chez ma grand-mère dans les années 70 j’allais encore à pied, muni de grands seaux, tirer au puits l’eau pour la cuisine, la toilette et le ménage. C’est dans ces moments où les faits ne peuvent plus être partagés que le sentiment d’avoir rejoint l’histoire vous gagne. Plus rassurant sur mon grand âge, j’étais loin d’être le moins leste sur les sentes abruptes et parfumées.
Ici, ensemble, les échanges sont riches. Et comme les journées n’y suffisent pas, les nuits rétrécissent. Les débats devant la cheminée réunissent les plus ardents polémistes jusqu’au petit matin.