Oct 042005
 

Premier jour du mois de Ramadan (رَمَضَان) qui marque le début du carême pour le milliard de musulmans du monde. Envoyé mes voeux de « ramadan karim » par mail aux amis de notre petite planète.

Passé l’après-midi chez Médecins sans Frontières à la réunion d’information mensuelle sur le Volontariat dans leurs locaux de la rue Saint-Sabin. Une jeune volontaire, gynécologue, nous raconte sa mission au Libéria. L’hôpital, l’équipe, le travail avec les nationaux, l’anglais indispensable, la nourriture, les distractions, la vie d’une mission assez repliée sur elle-même. Emotion lorsqu’elle parle d’un décès qu’elle n’a pu empêcher faute de disposer du bon médicament pour se reprendre très vite à l’évocation des vies sauvées. Autre moment de vérité, la question de la qualité des soins versus le nombre de patients qu’une mission peut prendre en charge et l’impuissance et la frustration qui vous gagnent lorsque faute de moyens vous ne pouvez sauver tout ceux qui se présentent à vous.
Un responsable RH (ancien régisseur de spectacle !) nous décrit ensuite les modalités d’accès au volontariat. A partir des candidatures MSF se constitue un « vivier » de volontaires qui sont mobilisables à tout moment. La sélection s’effectue sur dossier puis entretien. L’équipe de coordination pays généralement basée à la capitale est constituée :

  • d’un chef de mission,
  • d’un coordinateur médical,
  • d’un responsable technique logistique,
  • d’un administrateur (RH et budget)

Sur le même modèle le staff des missions terrain disséminées dans un pays rapporte à l’équipe de coordination pays. Elle comprend a minima :

  • un responsable terrain (médical ou non),
  • un médecin,
  • une infirmière,
  • un logisticien.

Enfin le desk pays basé au Siège de MSF qui suit la mission est constituée :

  • d’un responsable programme,
  • d’un adjoint,
  • d’un superviseur logistique,
  • de gestionnaires.

Une organisation très pyramidale et robuste. Les postes auxquels prépare le Master Gestion de l’humanitaire que je suis sont ceux d’administrateur, de responsable terrain, de gestionnaire, de responsable programme et d’adjoint, de chef de mission.
Les volontaires perçoivent une indemnité mensuelle de 610 €, sont astreints à un emploi du temps chargé, des mesures de sécurité draconiennes, disposent rarement de plus d’un jour de repos par semaine et ne rentrent au pays qu’à l’issue de la mission. Une semaine de décompression est prévue chaque trimestre mais se déroule en général dans un pays riverain du pays d’intervention et jamais en France. Si les professions médicales peuvent réaliser des missions courtes – faute de volontaires en nombre suffisant le turn-over est plus important – les logisticiens et administrateurs s’engagent pour au moins 6 mois voire un an. Au-delà d’une période d’un an MSF salarie en CDD ses intervenants. Un briefing et éventuellement un stage de qualification (15 jours maximum) précèdent le départ en mission. Malgré ces conditions peu enviables, la vingtaine de personnes que la grève des transports n’avait pas découragées semblent toujours partantes. Combien en 2006 feront partie des 1400 départs en mission anuels ?



Illustration : mosquée yéménite