Juil 242007
 

Singapour, près d'Arab Street, Café Chicha (c) Yves Traynard 2007L’interdiction des bars à narguilé gagne du terrain. Au 1er juillet c’est la Grande-Bretagne qui met un terme à cette activité commerciale déclarée hors-la-loi(*). Au 1er janvier ce sera le tour de la France de voir disparaître ses quelques trois cents bars à chicha sacrifiés sur l’autel de la campagne anti-tabac. Dur coup pour les cafetiers qui en avaient fait leur spécialité mais aussi pour cet Orient imaginaire transplanté en Occident, par la magie combinée du tourisme et de l’immigration. Il y a fort à parier que la vague ne s’arrêtera pas là mais gagnera progressivement les pays traditionnellement consommateurs jusqu’à mettre un terme à une tradition vieille de cinq siècles.
La révolte gronde en Angleterre. Le site Save the Shisha Campaign(**) oppose trois arguments à cette interdiction. Celui de la santé (seule l’étude controversée de l’OMS(***) aurait servie à prendre la décision d’interdiction), celui de l’impact sur la communauté des fumeurs (socialisation, intégration raciale, encadrement de la jeunesse…) et celui du business. Kamal Chaouachi, socio-anthropologue, auteur de plusieurs ouvrages sur le narghilé, apporte sa voix à cette contestation dans un document détaillé(****). Sans doute des coups d’épée dans l’eau… du narghilé.


(*) Have shisha cafes gone to ashes? BBC, 31 juillet 2007 ; see also: Smoke ban threat to shisha cafes BBC, 23 mars 2007.
(**) Save the Shisha Campaign
(***) OMS, TobReg – Advisory Note Waterpipe Tobacco Smoking: Health Effects, Research Needs and Recommended Actions by Regulators
(****) Kamal Chaouachi, A critique of the WHO TobReg’s « Advisory Note » report, Journal of Negative Results in BioMedicine, 2006. [article complet]