Museu

Pour la plupart des Mozambicains, Museu c’est le terminus des chapas de Maputo la plaque tournante pour se rendre aux quatre coins de cette cité très étendue, sorte de mini-station Opéra informelle et en plein air avec ses «boutiques». Beaucoup ont oublié – ou n’ont jamais su – que Museu c’est d’abord un musée installé dans un magnifique écrin de deux étages de style néo-manuellin(*).
Dans la grande salle sous coupole peuplée d’élephants, de girafes, de tigres, de buffles, d’oiseaux c’est un peu l’Arche de Noé avec une différence de taille. Les animaux qui luttent pour leur survie ne redoutent pas la montée des eaux mais leur prochain (luta pela sobrevivência indique la légende). Les scènes représentent de sanglants combats d’animaux. Une plaque discrète rend hommage à l’artiste de cette fresque biblique Alberto Peão Lopès le taxidermiste en chef qui, de 1930 à 1952, a consacré sa vie à ce musée. Une oeuvre démodée à l’heure de l’informatique et de la vidéo. Beaucoup de place pour les animaux, bien peu pour les hommes de ce pays. La petite section d’ethnographie est insignifiante. J’y ai quand même déniché la photo d’un fumeur de pipe à eau (comme à Dar es-Salam il y a deux ans).
Pour du contemporain plus vivant il y a le Nucleo de Arte(**) quelques rues plus loin. Galerie-bar-restaurant-internet, fréquentée par les artistes de Maputo.

(*) Maputo dispose de cinq musées.
– Le musée d’art
– Le musée de la Révolution
– Le musée de la monnaie (fermé pour travaux)
– Le musée de géologie qui a l’air fermé au public.
– et le musée d’histoire naturelle le fameux Museu. Entrée 50 MTn, insister pour obtenir un reçu. Rare collection de foetus d’éléphants remontant à la première guerre mondiale.
(**) Nucleo de Arte. Rua d’Argelia (Algérie en portugais comme en espagnol. Curieuse dyslexie que l’arabe ne justifie pas) Bonnes salades mais mauvais moustiques.