Nov 082006
 

Avec l’humidité et la chaleur voici le retour de l’anophèle. Cousin du cousin de nos campagnes, l’anophèle est le moustique tristement célèbre pour transmettre la malaria autrement désignée paludisme. Pour nous le terme renvoie aux temps des explorateurs et des colonies mais ici, en Afrique, il reste un fléau quotidien. La femelle pique la peau de l’homme et des animaux pour se nourrir de leur sang. C’est alors qu’elle peut transmettre le paludisme. Le mâle plus poète se contente du nectar des fleurs.
Le paludisme est déclenché par un protozoaire parasite du sang, le plasmodium (ou hématozoaire de Laveran) qui peut au terme de symptômes variés et de fièvres aiguëes entraîner la mort. Au Mozambique, l’année passée il a tué 4 000 personnes. Dans le même temps 6 millions de cas ont été recensés par les autorités sanitaires(*), l’équivalent du tiers de la population ! Et encore ce ne sont que les cas qui parviennent aux statisticiens. 50% de la population vit à plus de 20 km d’un poste de santé dans les régions dépourvues de transports en commun. La malaria représente 40% des consultations externes. Ici on en parle comme d’une bonne angine et les absences sont fréquentes pour ce motif. En Afrique elle tue chaque jour des milliers de personnes et reste la première cause de mortalité, avant même le SIDA. Faute à pas grand chose. A ce satané moustique qu’on n’arrive pas à éradiquer malgré les pulvérisations et les traitements. Au contraire, il mute et devient de plus en plus résistant(**). Faute à l’absence de vaccin. Pourtant, la prévention existe et est efficace. Médication préventive, assainissement, répulsif et moustiquaire. Mais elle a un coût. Au Mozambique de grandes campagnes vantent les mérites de la moustiquaire. Des distributions ont eu lieu. Sans grand succès apparemment. Les chiffres 2006 ne sont guère encourageants. Ils indiquent une aggravation de la situation. De janvier à septembre on dénombre déjà autant de morts qu’en 2005. Des traitements existent selon la gravité. Et même s’ils sont gratuits – ce qui n’est pas le cas dans tous les pays – faut-il encore être à proximité d’un dispensaire pour en bénéficier.


(*) Noticias, 6/11/2006 p. 6.
(**) La malaria commune au Mozambique est classée dans le groupe 3 dans la classification de l’OMS.