Août 102009
 

Montregard, une ferme bio (c) Yves Traynard 2009

Cette année, le wwoofing jusqu’alors confidentiel fait une entrée en force parmi les nouvelles tendances du tourisme. Ce soir il avait droit, avec le pescatourisme, aux honneurs du 20h(*). Pour ceux qui terminaient une pétanque à l’heure du JT de TF1, sachez que le wwoofing est un tourisme à la ferme particulier puisqu’en échange d’un accueil gratuit le wwoofer est invité à participer à l’activité quotidienne de la ferme. Des vacances engagées : les fermes sont bios et les séjours longs, contrairement au pescatourisme qui consiste à accompagner les pêcheurs généralement le temps d’une sortie en mer(**). Ces deux formes de tourisme permettent d’appréhender la réalité des métiers, voire dans le premier cas, de se former à l’agriculture biologique. Une fédération regroupe les wwoofer et les fermes d’accueil en France(***) et dans le reste du monde.
Concernant le wwoof, mon œil sociologue note qu’il relève – comme le tourisme solidaire – de l’euphémisation du rapport marchand, l’hôte est d’abord un ami et il n’est pas question d’argent entre amis. Il note aussi qu’il ne s’applique qu’à des métiers considérés comme « nobles » et qu’enfin on assite là à un renversement de valeur étonnant : on prend des vacances pour aller travailler ! Si cette forme de tourisme devait se développer, dans une conjoncture économique défavorable, ce coup de main volontaire, pourrait rapidement être questionné par le droit du travail ou de la concurrence. Cette expérience n’en est que plus passionnante à observer dans le cadre de mon tourisme du Réel et d’autant plus intéressante qu’elle est depuis longtemps internationale.

(*) Les sujets du 20h : fous de woofing, gros plan sur le pescatoruisme.
(**) A propos du pescatourisme lire : Le pescatourisme, un complément d’activité pour les marins pêcheurs, François Foucaud, Revue Espaces n°261, juillet 2008. Extrait.
Embarquer des touristes à bord de bateaux de pêche, tel est le concept du pescatourisme, soutenu par l’Union européenne. Cette activité n’en est encore qu’à ses balbutiements, mais pourrait, à terme, participer à la diversification professionnelle des marins pêcheurs. C’est aussi un moyen, pour ces derniers, de faire mieux connaître leur métier.
(***) World Wide Opportunities on Organic Farms. 350 adresses en France.