Juil 302006
 

O lixo en portugais c’est tout à la fois l’ordure et la poubelle. A Maputo cela se traduit dans le paysage par des bennes métalliques très laides d’une dizaine de mètres-cubes déposées sans grâce par des camions élévateurs à chaque coin de rue. Il s’en dégage très vite des odeurs pestilentielles et des fumées toxiques. A Maputo il n’y a pas de collecte par immeuble. Chaque foyer porte ses déchets à la benne la plus proche qui se remplit en moins d’une journée au point que des ordures débordent vite sur les trottoirs et la rue faisant le bonheur de nuées d’insectes. Et pas seulement des insectes. Il est bien rare que cette benne ne soit pas fouillée sous votre nez par un de ces pauvres moluenes, qui vivent de la récupération des cartons, plastiques, ferrailles… ou de sans abris en haillons qui se nourrissent directement des déchets.
Une étude universitaire assez médiocre(**) dans laquelle je me suis plongé aujourd’hui indique que dans les meilleurs quartiers on produit 0,750 kg de déchets par jour et par personne (notre moyenne nationale est de 1 kg). Dans les plus modestes c’est le tiers de cette quantité qui est jetée. Dis-moi ce que tu jettes je te dirais qui tu es… La situation est très malsaine et nécessitera d’autres solutions si l’on veut lutter efficacement – au-delà de l’esthétime – contre le choléra et la malaria. Maputo, Avenida Maguiguana, le soir (c) Yves Traynard 2006


(*) Voir aussi : Poubelles de Maputo : Entretien Avec Jorgen Rasmussen. Propos recueillis par Jordane Bertrand, Maputo, mars 2002. Africultures n°53.
(**) Armando Cuna, A problemática de Lixo em Mio Urbano, Caso de Estudo Citade de Maputo. Imprensa Universitária, Maputo, 2004. Disponible à la libraire universitaire Angle Karl Marx/24 de Julho.