Zacarias était le photographe officiel de l’anniversaire de Manuela samedi. Pour éviter d’investir dans un appareil photo les familles n’hésitent pas à faire appel à un photographe «professionnel» pour les mariages, anniversaires et autres circonstances festives. Intrigué par mon appareil numérique il m’avait demandé mes coordonnées. Trop content d’avoir enfin un ami mozambicain, photographe de surcroît, je l’ai appelé dès le lendemain pour convenir d’un rendez-vous ce soir. S’agissant de la première réception que j’organisais à mon domicile j’ai mis les petits plats dans les grands : pizza, portions de notre célèbre «a vaca que ri», yoghourt, pâtisserie et jus de fruit brésilien. Après le repas précédé d’une longue prière – Zacarias est d’une confession évangélique – que j’ai conclu d’un modeste bismillah, je me suis transformé en professeur dans un portugais très approximatif. Avec un élève motivé ce fut néanmoins un plaisir de parler réglages, cadrage, prise de vue, contrôle de sur-exposition, transfert et retouche sur ordinateur… d’autant que les appareils numériques permettent de tester toutes les techniques et d’en apprécier immédiatement le résultat sans bourse délier. Nous avons convenu de nous revoir entre midi et deux lors de ses rares jours de repos. Il a en effet peu de loisirs entre ses nuits de service (il est agent de sécurité), ses cours et ses prestations de photographe le week-end.
Juil 182006