Mon commentaire en 200 mots
Dans Les Contemplations, Léopoldine, fille de Victor Hugo, inspire au poète ce texte très bref (3 strophes en alexandrins), et très simple en apparence à la veille du quatrième anniversaire de sa mort (1847). La structure du poème souligne une double progression dans le temps (de l’aube au crépuscule, « l'or du soir qui tombe ») et dans l'espace (d’abord naturel puis maritime, « voiles », « Harfleur »). Cet itinéraire est mené avec détermination comme l’indique l’emploi répété du futur avec les verbes de mouvement. Le cheminement est aussi sentimental. L’usage des pronoms « je / tu », traduit une relation affective profonde jusqu’à l’incantation obsessionnelle (régularité rythmique du vers 4 en 3/3/3/3). L’imprécision du décor (« la forêt » , « la montagne », « au loin »), la négation des perceptions (« sans rien voir » , « sans entendre »), tout isole le poète dans ses préoccupations.
Cette élégie aux accents romantiques se dénoue brutalement à l’avant-dernier vers. Le chemin qu’emprunte Hugo, par avance vers une interlocutrice que le lecteur croit bien vivante (tutoiement, utilisation du présent d’actualité), le conduit en réalité à la tombe de sa fille. Ce douloureux pèlerinage s’achève par un vœu d’éternité ; avec le houx, éternellement vert, Léopoldine ne sera jamais oubliée.
4ème année | Littérature française 4A S1 2009/2010 |
Mercredi 30 septembre | Retour sur le commentaire composé. |
Objectifs | Commentaire composé |
Déroulement | Analyse commentée du poème : Demain, dès l'aube… : l'incipit comme titre, vocabulaire simple, tutoiement, dénouement… |
Documents | Victor Hugo : "Demain dès l'aube…" Commentaire composé détaillé : Demain, dès l'aube… Commentaire plus sobre et maladroit : Demain, dès l'aube… |
Travail à préparer | Néant |
Bilan | Il manque des copies à l'appel… les 4ème année se relâchent (surtout les gars). |
Le poème
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Victor Hugo. Poème XIV de Pauca meae (quelques vers pour ma fille), livre quatrième des Contemplations dont il ouvre la deuxième partie intitulée Aujourd'hui 1843-1855.
Pour citer cet article (format MLA) : Traynard, Yves. « Demain, dès l’aube… Corrigé ». ytraynard.fr 2024 [En ligne]. Page consultée en 2024. <https://www.ytraynard.fr/2009/09/demain-des-laube-corrige/>