Juin 292008
 
Le monde a commencé sans l’homme et il s’achèvera sans lui. Les institutions, les mœurs et les coutumes, que j’aurai passé ma vie à inventorier et à comprendre, sont une efflorescence passagère d’une création par rapport à laquelle elles ne possèdent aucun sens, sinon peut-être de permettre à l’humanité d’y jouer son rôle.
Claude Lévi-Strauss, Tristes tropiques, Neuvième partie.

On n’en finirait pas d’interroger Claude Lévi-Strauss sur ce que nous sommes, ce qui nous fait. Textes riches sur l’altérité entre art, philosophie et science. A l’occasion de la parution dans la Pléiade, d’œuvres du bientôt centenaire Claude Lévi-Strauss, choisies par lui-même, Vincent Debaene (qui a préfacé et établi cette édition avec son équipe) nous offre quelques clefs sur le rapport au voyage et à l’Autre.

  • Sa haine de la figure de l’explorateur (« Je hais les voyages et les explorateurs »), conquérant qui s’approprie le monde qu’il faut replacer dans le contexte des années 50 glorification des explorateurs comme nouveau type de héros un mode de rapport au monde de l’ordre de l’appropriation qu’il oppose à la bonne distance,
  • Son injonction à modifier sa pensée pour s’articuler sur la pensée de l’autre. Se déplacer mentalement, jusqu’à une métamorphose de soi, une dissolution de la subjectivité à opposer au déploiement du moi des simples voyageurs.
  • L’importance du retour. C’est là que l’on décrypte ce que l’on a vu.

(*) Le regard de Claude Lévi-Strauss, Carnet Nomade, France-Culture, 29 juin 2008.
(**) Lévi-Strauss dans la Pléiade, RFI, 5 mai 2008.