Juin 282008
 

Paris, Cité de l'architecture, Exposition Dans la ville chinoise, maquette de Pékin (c) Yves Traynard 2008 A l’entrée de l’exposition Dans la ville chinoise(*) il y a ces déclarations d’intention, auquel je ne pouvais que souscrire.
Dans la ville, en Chine, chacun qu’il soit chinois ou étranger, travailleur, homme d’affaires ou touriste voit et comprend ce qui lui plaît, ce qui l’arrange. […] Les touristes, eux, continuent de voir, plutôt que la réalité, les images des dépliants touristiques, comme si les grandes cités étaient immuables. »
[…] Ce qui importe pour l’Occidental, c’est de mieux voir pour mieux comprendre, éventuellement mieux réagir.(**)
La Chine est aujourd’hui encore une grande inconnue en Occident d’où elle est considérée avec des préjugés favorables ou défavorables qui n’en facilitent pas la compréhension. (***)

Mais comment dépasser l’intention ? Les concepteurs ont choisi la subtilité. Trop de subtilité pour le pékin moyen que je suis
. L’exposition en est illisible, tourne autour des questions essentielles, se détourne des faits pour s’en tenir à des symboles aux clefs confuses. Est-ce pour ménager leurs partenaires chinois ? Beaucoup d’images, de clichés finalement, même les vidéos commandées pour l’occasion sont rapidement boudées par le public(****). Une exposition pour sinophile… cataphile. Car le parcours est en effet sombre, labyrinthique, les légendes indéchiffrables rendant définitivement illisible cette exposition. Est-il donc si difficile de porter un regard sur la Chine ?

Pour retrouver du lisible j’ai visionné Still Life(*****). Deux couples, quatre êtres séparés par les Trois Gorges. Une arithmétique lente des sentiments et du délitement social au rythme du fleuve retenu et des démolitions.

http://www.allocine.fr/blogvision/18728158

(*) Dans la ville chinoise, Cité de l’architecture et du patrimoine. Paris. 18 juin, 19 septembre 2008. Dossier de presse.
Voir aussi :
Les plus grands chantiers chinois, Reportage photo du le Journal Du Net,
Le grand béton en avant, Télérama n° 3050, 25 juin 2008.
(**) Frédéric Edelmann, commissaire d’exposition.
(***) Josep Ramoneda.
(****) Vidéos :
– Suzhou – Cry Me a River, par Jia Zhangke
– Xi’an – Outside Xi’an (Xi’an, dans la banlieue), par Chen Tao
– Chongqing – Wait (Attente), par Peng Tao
– Canton – New Year (Nouvel an), par Li Hongqi.
– Shanghai – Being and Nothingless (L’être et le Néant), par Han Jie.
(*****) Still Life, Jia Zhangke, 2006.