Sep 292006
 

Notre collègue ougandais me rappelle que le swahili est devenue l’une des langues officielles de l’Ouganda à la faveur d’une décision « politique » il y a quelques années. Dans les élites pan-africaines on rêvait (et on rêve encore) du swahili comme la langue du continent noir. C’est ignorer ce que le swahili lui-même nous a enseigné et que l’anglais nous démontre quotidiennement. Une langue ne s’impose pas par une loi mais répond à une nécessité avant tout socio-économique. En Ouganda, le swahili n’intéresse personne. Elle est même associée au banditisme. Les bandits, c’est bien connu viennent toujours d’ailleurs. Dans les années troubles traversées par l’Ouganda de nombreux méfaits auraient été commis par les voisins Tanzaniens. Au passage, j’apprends comment Kampala, aussi violente que Nairobi il y a quelques années, s’est débarrassée de sa grande criminalité. Tout simplement par des exécutions extra-judiciaires qui auraient refroidi les malfrats. Le procédé pour efficace(?) a le « défaut » de ne guère s’encombrer de droits de l’homme. Souhaitons que Maputo n’en arrive pas là. Il y a urgence à rétablir l’ordre. Cette semaine encore un voleur a été lynché par la population selon une technique éprouvée : un pneu, de l’essence et une allumette. Un deuxième a échappé de justesse au même sort grâce à l’intervention de la police. Il était accusé du vol de quelques couvertures dans une maison.