Sep 162006
 

Maputo inaugure son premier festival de film documentaire. L’Association des cinéastes mozambicains organisatrice de l’événement présente durant une semaine 70 documentaires dans cinq salles de la capitale(*). Si le festival n’aborde pas de thème particulier, large place est faite aux productions de l’hémisphère sud (Mozambique, Afrique du Sud, Brésil, Angola…) ou traitant des questions du Sud. On projette dans cette sélection un brin alter-mondialiste le Cauchemar de Darwin, Nos amis de la Banque, Chronique d’une catastrophe annoncée. La musique est également à l’honneur avec plusieurs reportages sur Carlos Paredes, Dilon Djindji et Antonio Marcos, et le film malgache Mahaleo.
C’est l’occasion pour un Mozambique finalement neuf de s’interroger sur ce média, son rôle et ses techniques. Des débats et ateliers ont été organisés où participent entre autres Vincent Guarrigues, ancien journaliste de RFI que j’avais rencontré en 97 lors du lancement conjoint du Futé Syrie et Afrique du Sud dont il était le rédacteur.
A propos du grand voisin dont l’ombre plane sur Maputo, j’ai vu hier un film sud-africain de François Verster intitulé « The mother’s house ». Le tournage s’est déroulé sur quatre années dans une maison d’une banlieue métis du Cap. Trois générations de femmes y vivent entre séropositivité, drogue et violence des gangs. Le nouveau visage de l’Afrique Sud et l’amour malgré tout. Bravo au cameraman de s’être effacé pour nous laisser face à une crue réalité… et longue vie à ce festival du témoignage.


(*) CCFM, Teatro Avenida, Centre Culturel de l’Université Eduardo Mondlane, auditoriums de l’ISPU et de Matola 700. Jusqu’au 24 septembre. Entrée libre.