Avr 272006
 

Me voilà seulement à la première de mes «40 leçons pour parler portugais» que déjà je peste contre cet alphabet latin paradoxalement bien inadapté aux langues latines. Prenons cette phrase simple. Não me chamo Rodolfo (je ne m’appelle pas Rodolfo). Sa translitération française la plus proche serait : naon mou châmou Roudôlfou. Ce simple exemple illustre déjà de belles insuffisances de notre système d’écriture :

  • différence de prononciation d’un même caractère d’une langue à l’autre [me]
  • variété de prononciation d’un même signe [o]
  • représentation d’un unique son par des séquences de signes (diphtongues) [ão]
  • incapacité à représenter les modulations [Rodolfo]

Tout ça signe l’évident bricolage qui a présidé a l’élaboration des langues, qui sont d’abord d’essence orale, ainsi qu’à leur passage à l’écrit à partir du cadre rigide de l’alphabet latin qui convenait très bien au latin mais guère aux langues dérivées (ou non tels l’allemand ou l’anglais).
On peut trouver du charme à ces fantaisies. Aujourd’hui, à l’heure où j’ai hâte de me débrouiller dans cette langue officielle du Mozambique je m’exaspère. Mais ne devrais-je pas plutôt pester contre Babel ?


Pour citer cet article (format MLA) : Traynard, Yves. « Foutu alphabet latin ». ytraynard.fr 2024 [En ligne]. Page consultée en 2024. <https://www.ytraynard.fr/2006/04/foutu-alphabet-latin/>

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