Avr 012006
 

C’en est fait du CPE. Faute d’une pirouette du Conseil constitutionnel, notre Président a dû se résoudre au double salto arrière. Pas facile à son âge cet exercice de souplesse ; pas sûr qu’il n’en garde pas les séquelles du ridicule ! Beaucoup se frottent les mains à gauche comme à droite. On aime ça en France, ce petit goût de révolution… Le pouvoir a plié, l’esprit frondeur l’a emporté, les Français seront toujours les Français… sauf, sauf que le malaise profond de notre société appelle un vrai traitement et on ne se presse guère pour proposer une alternative aux fractures qui continuent de s’aggraver et qui renvoient au musée notre glorieuse devise Liberté-Égalité-Fraternité. Retraités contre actifs, CDI – contrats précaires, chômeurs – actifs, Français de souche – issus de l’immigration… si le (néo-)libéralisme n’est pas une fatalité et si on fait fausse route avec le CPE, qui propose autre-chose de crédible ? Personne. Aucun projet de société pour sortir d’un malaise qui ne peut se satisfaire de l’immobilisme et de la préservation des acquis. Alors que faire, que dire, qu’espérer ? Sans doute attendre d’autres révoltes plus graves. Combien de temps encore la résilience des moins de 25 ans supportera-t-elle un taux de chômage de 22% ?