Déc 022006
 

Ce qui domine lorsque l’on rentre en France après six mois d’absence c’est l’omniprésence de la campagne électorale présidentielle. Elle monopolise l’actualité, les débats en famille, entre amis et toutes les émissions à saltimbanques. Ces dernières, qui sont légions chez nous, ne font qu’accentuer la pauvreté des débats. On y parle plus de stratégie individuelle des candidats, de petites phrases assassines, de gaffes et de thèmes racoleurs… que de véritable programme. La disproportion est flagrante entre la part faite aux candidats et celle réservée aux idées. Du reste, comme pour conjurer le désastre d’avril 2002 il semble qu’il n’y ait plus que deux tendances.
La tentation est grande, lorsque l’on rentre de pays en grande difficulté où la survie est une question quotidienne, de trouver tout ça bien futile et de refuser de s’y intéresser, de tourner le dos à des préoccupations un brin nombrilistes. Il faut s’obliger à ne pas sombrer dans la rancoeur voire l’associabilité. Car tout est lié. De l’attitude de notre gouvernement (et pas seulement américain !) dépend le sort de nombreux pays en particulier africains même si le thème de l’international – pourtant chasse gardée élyséenne – reste totalement hors campagne. Les voyages aux États-Unis ou au Proche-Orient de l’un et de l’autre ne changent rien à l’affaire. Le but est d’abord de se positionner, de se donner une stature.