Fév 072012
 

Du jamais vu. On se bouscule au Carré de Baudouin ! Ce n’est certes pas les files interminables du Grand Palais, mais l’exposition consacrée à Marcel Storr, peintre quasi inconnu jusqu’à l’année dernière, attire un public chaque jour plus nombreux dans ce splendide espace d’exposition du 20e arrondissement(*). Et c’est tant mieux. Pour la mémoire de l’artiste comme pour tous ceux qui créent dans la solitude, le doute, le mépris, la souffrance parfois. On doit à Françoise Cloarec non seulement d’avoir sorti ce peintre de l’oubli, mais d’avoir proposé, par la magie de la plume, un visage à ce peintre en dépassant le strict univers des catalogues et de la critique d’art, des catégories et des écoles. Elle a réussi à donner vie à ce personnage infiniment triste et mystérieux, à lui rendre une humanité dont toute cette agitation aura tôt fait de le déposséder. Restitution ô combien difficile tant les témoignages sont ténus et fragiles et dont on ne peut se sortir qu’après mille hypothèses(**). Mais passé l’état civil, tout être humain est-il autre chose qu’un vaste champ de questions sans réponse ?

Ecouter Françoise Cloarec sur France Culture

A noter : Exposition Marcel Storr, prolongée jusqu’au 31 mars 2012


(*) Expositon Marcel Storr, Carré de Baudouin, 121 rue de Ménilmontant, 75020 Paris. Du 16 décembre 2011 au 31 mars 2012.
(**) Storr, architecte de l’ailleurs, Françoise Cloarec, Phébus, octobre 2010. Françoise Cloarec est psychanalyste et peintre, diplômée des Beaux-Arts de Paris. Elle a consacré une thèse de psychologie clinique à Séraphine de Senlis (« Un cas de peinture spontané »), avant de lui dédier un essai publié chez Phébus : Séraphine ou la vie rêvée de Séraphine de Senlis. L’ouvrage, sorti à l’automne 2008 en même temps que le film aux 7 César de Martin Provost, s’est vendu à 32 000 exemplaires.