Avr 252013
 

Presque un millénaire qu’il bravait les outrages des hommes et du temps. En un éclair, le minaret d’Alep a été réduit en amas de parpaings. Destructions, pillages, manque d’entretien… de nombreux autres sites souffrent du conflit. Cette guerre, comme tant d’autres, est une totale gabegie(*).

J’assiste à distance, impuissant, au massacre d’un peuple et à la destruction d’un pays que j’ai aimé dès le premier pas posé à Bab el-Hawa, il y a plus de 20 ans. Je le vois jour après jour, s’enfoncer dans la guerre, souffrir, s’épuiser, rongé par la haine.

Pour conjurer le sort réservé au patrimoine syrien, je ressors pour ce triste événement, le diaporama que j’avais présenté au Centre Culturel Syrien, il y a tout juste dix ans. J’étais de ceux qui espéraient alors que le développement du tourisme participerait à l’ouverture du pays, à une décrispation. J’en ai même commis deux guides de voyage et des articles. Peine perdue, des déséquilibres profonds, internes et externes, travaillaient au corps la Syrie jusqu’à l’implosion. Chaque jour, lorsque nos médias égrènent leurs litanies de champs de bataille, je revois paysages familiers et visages amis et je me demande : qu’êtes-vous devenus ? Quand vous reverrai-je ?

Syrie, 5000 ans d'art et d'histoire
 

(*) voir le webdocumentaire de France 24 : le patrimoine syrien. Par ailleurs, un groupe facebook Le patrimoine archéologique syrien en danger الآثار السورية في خطر s’est constitué pour alerter, sensibiliser et sauver ce qui peut l’être.