Avr 172009
 

Pingyao, L'aubege Yamen (c) Yves Traynard 2009

Parti hier soir en fin de journée sitôt la classe terminée, je m’endormais paisiblement dans un palais de Pingyao à minuit(*). Que me vaut cet exploit alors qu’il fallait il y a peu 12 h de train pour relier les 700 km qui séparent cette ville de Pékin ? Toujours le CRH(**) qui continue de tisser sa toile au gré de la modernisation du réseau ferroviaire chinois. Depuis début avril, Baoding est à 2h20 de Taiyuan, la capitale du Shanxi, elle-même à une heure trente de train (ou de bus) de Pingyao. En attendant 2011 où le CRH devrait passer à la vitesse supérieure : Pékin et Shanghaï seront reliées par des trains roulant à 350 km/h(***).
Pingyao est l’exemple typique d’une cité Han de Chine du Nord. A son apogée, la ville située sur la route de Xi’an à Pékin, était une étape de la route de la Soie avant de devenir le centre bancaire de la Chine jusqu’au début du XXe siècle.
Pingyao, L'enceinte (c) Yves Traynard 2009A l’écart des routes contemporaines la cité, fort justement nommée Confins calmes (平遥 : Píngyáo), a été épargnée des affres de la modernisation. Baoding par exemple qui en était une réplique à peu près à la même échelle n’a pas eu cette chance ; Zhengding, elle-même, quoique deux fois plus vaste et dotée de superbes monuments religieux non plus. Longtemps négligée, Pingyao doit sa résurrection au boom du tourisme intérieur chinois. C’est vrai qu’elle a tout pour plaire. Une enceinte spectaculaire qui remonte au XIVe s. – quatre fois la taille du rempart d’Aigues-Mortes – de nombreuses boutiques et auberges anciennes transformées en restaurant, hôtel, échoppe à souvenir ; une histoire originale, un peu d’artisanat et une cuisine délicieuse. Bref, les ingrédients universels du tourisme culturel.

(*) Auberge Yamen. Sympa : l’aubergiste peut vous cueillir au train si vous vous signalez.
(**) CRH pour China Railway High-speed.
(***) La Chine investira 39,2 milliards de yuans dans l’achat de trains à grande vitesse.