Déc 152007
 

Cappadoce, Stop ! (c) Yves Traynard 2007 Depuis que je suis rentré on me demande – avec plus ou moins d’ironie – si je recommande le voyage organisé pour découvrir la Turquie. J’avoue que cette question n’était pas vraiment l’objet de mon voyage, qui portait sur la manière dont on abordait la société locale contemporaine. Mais je ne vais pas m’y soustraire pour autant et je ne jouerai pas l’ayatollah.
La réponse chacun la trouvera dans ses centres d’intérêt, les limites qu’il impose à sa liberté, son besoin d’intimité, sa frilosité, sa maîtrise des langues, sa santé, sa capacité à vivre en groupe et sa sociabilité…
Pour ma part sans doute porté par mon sujet, je ne me suis pas ennuyé un instant à découvrir des sites que je ne connaissais pas mais aussi les dits et non-dits de ce voyage, les questionnements et les échanges qui se tissaient à chaque étape. Ce n’était évidemment pas la saison idéale mais au moins les sites et les hôtels n’étaient pas pris d’assaut par d’autres groupes. Le guide a laissé beaucoup de temps libre tant lors de visites que le soir, permettant de petites escapades salvatrices. Par rapport au voyage en individuel, il est clair que l’on n’a pas la même liberté de composer ses étapes au jour le jour, d’aller à son rythme. Mais un petit groupe d’amis voyageant ensemble peut aussi être une belle prison et d’une belle étanchéité ! En voyage organisé on gagne ce temps souvent pénible de transits, de bagages, de choix d’hôtel… Est-ce vraiment la grande « Aventure » que d’emprunter les transports en commun et de choisir ses hôtels et restaurants ? Restons modeste surtout dans un pays aussi développé que la Turquie. Au chapitre rencontre avec les habitants, il est clair qu’en groupe, les seuls Turcs qui vous parleront seront le guide, le chauffeur, les commerçants. Mais là encore je ne suis pas certain qu’en individuel les rencontres puissent dépasser l’échange d’amabilités – certes fort agréables – mais pauvres en connaissances faute de pratiquer l’anglais ou le turc. Avoir en permanence avec soi un Turc francophone, pouvant aisément faire le pont d’une culture à l’autre est un atout immense. Des Japonais ou des Chinois (pour prendre des aires culturelles éloignées) voyageant seuls en France feront-t-ils réellement des rencontres passionnantes ? En apprendront-ils plus sur le pays qu’ils visitent que le groupe dont on fait si souvent la caricature ? Pas sûr. En groupe tout repose sur la qualité du guide et donc en grande partie de celle du voyagiste qui l’a retenu. Le principal reproche à la formule serait de se sentir moins en Turquie qu’en voyage en Turquie. Dans tous les cas le temps personnel passé à préparer son voyage, à se documenter au-delà du Routard, mieux encore à prendre des contacts est primordial si l’on souhaite que son voyage soit riche et pas trop nombriliste.


PS. : Album photo de la famille Tournois qui a réalisé en groupe un circuit identique en 2005.


Pour citer cet article (format MLA) : Traynard, Yves. « Dur le voyage en groupe ? ». ytraynard.fr 2024 [En ligne]. Page consultée en 2024. <https://www.ytraynard.fr/2007/12/dur-le-voyage-en-groupe/>

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