Oct 102007
 

Au salon Avenir International dédié à la globalisation des échanges commerciaux(*), les propos de la Chargée de recrutement de l’ONG AMI(**) Patricia Anglès d’Auriac étaient un peu décalés face au Directeur de l’Espace Emploi International de l’ANPE(***) qui témoignait des efforts de la France pour exporter ses compétences (dispositif VIE par exemple). D’autres femmes apportaient elles aussi une touche d’humanité à ce salon où les périphrases employées masquent mal la guerre commerciale qui se joue. Il y avait les trailing women de la FIAFE(****), femmes d’expatriés qui proposent un réseau d’accueils répartis sur les cinq continents pour aider à vivre la mobilité internationale. Et Florence Milhade, de Comptoir Nomade(*****), qui réalise un remarquable travail de pionnière avec son staff algérien pour proposer un service professionnel d’accompagnement auprès des expatriés en Algérie.
Bien évidement ma visite à ce salon était intéressée. De quelles connaissances contemporaines disposent les expatriés du pays dans lequel ils sont immergés temporairement ? Qu’en appréhendent-t-ils ? Comment ? Existe-t-il une offre de service sur place ?
Et bien à ce qu’on me dit, pas grand chose. Et comme le besoin existe – pour faciliter l’intégration et développer l’efficacité autant que répondre à une curiosité naturelle – cette découverte est à la charge des expatriés. Aucun pays ne semble proposer de tels services. Pas plus les Chambres de commerce, les Offices de tourisme, que les Ambassades. A l’exception de très grosses entreprises qui en ont les moyens(******), dans la pratique la connaissance s’organise en petits réseaux d’expatriés. Sur le tas, selon les disponibilités et les moyens. Visites de quartier, échanges avec les populations locales, conférences d’universitaires, rédaction de petits guides d’expatriés, au petit bonheur la chance. En Indonésie le club How Jakarta Works est un bon exemple de ce type de structure. Hors d’elles, les expatriés sont tout autant désarmés que les touristes dans la découverte de leur société d’accueil. Ajoutez à cela une charge de travail souvent considérable, des questions pratiques à résoudre en permanence en milieu « hostile », ceux qui trouvent les expatriés grégaires et péremptoires trouveront là matière à compréhension.


(*) Son objectif est présenté de manière moins prosaïque sur le site de ce 19ème salon du Commerce International et de la Mobilité Internationale. CNIT, Paris la Défense. Web TV mondissimo.
(**) Aide Médicale Internationale.
(***) Espace Emploi international de l’ANPE. A Paris, 48 bd de la Bastille. Les emplois classiques des Français à l’étranger : hôtellerie, métiers de bouche, luxe, enseignement, tourisme. Tendances géographiques : l’Europe réclame peu de cadres, la Chine et le Vietnam ont besoin d’organisateurs et comme les ex-Pays de l’Est, des experts-qualité. Afrique et Moyen-Orient ont toujours un déficit de techniciens et d’ingénieurs (électricité, pétrole…)
(****) FIAFE Fédération Internationale des Accueils Français et Francophones à l’Etranger.
(*****) Comptoir Nomade, société de relocation, Hydra, Alger.
(******) et encore ces préparations à l’expatriation mettent généralement l’accent sur la gestion des différences culturelles avec un objectif d’efficacité immédiate (style checklist de Do/Don’t Do).