Sep 062007
 

Le rapport d’Hubert Védrine(*) remis à Nicolas Sarkozy avant-hier matin est intéressant en ce qu’il décrit assez bien la pensée dominante en ce début de millénaire. La mondialisation libérale serait une fatalité mais à visage humain. Il faudrait retrouver confiance dans le progrès et s’inscrire vite dans ce mouvement. Que ce rapport soit l’allégeance d’un socialiste après plusieurs vestes retournées à gauche pour passer le perron de l’Elysée, marque clairement pour moi la mort des idéologies en France, peut-être le dernier avatar de la chute du mur de Berlin.
Face à la mondialisation, le rapport nous exhorte à retrousser les manches : « Les Français auraient intérêt à passer d’une attitude de méfiance, qui est finalement stérile, à une attitude dynamique autour d’un consensus que pourraient formuler les autorités politiques, aussi bien la majorité que l’opposition ». Notre attitude stérile (entendre notre sensibilité altermondialiste) serait due à une méconnaissance des faits économiques.
« A cela s’ajoute la cassure dans l’opinion sur la compréhension de l’économie : selon trois sondages BVA et Sofres demandés par le ministère de l’Économie à l’occasion de l’installation de la Commission pour la Diffusion de la Culture Économique, la CODICE, seule la moitié des sondés déclare « comprendre » l’économie. Mais cette moyenne masque un fossé entre les « catégories aisées » qui disent comprendre et les personnes « peu diplômées » qui disent ne pas comprendre et sont les plus pessimistes. En même temps, 75 % des Français souhaitent en savoir plus, 95 % voudraient que les médias leur fassent mieux comprendre l’économie, et 60 % l’attendent des politiques. »(**)
Voilà un discours qui sert mes affaires ! Oui les Français sont plus férus d’histoire que d’économie, oui ils souhaitent en savoir plus. Le tourisme – au présent bien sûr ! – pourrait être une excellente opportunité de s’y intéresser d’une manière ludique. La mondialisation mérite effectivement un débat moins caricatural non pour admettre sa fatalité mais pour maîtriser ses enjeux. Une vision moins simpliste du monde ne peut que contribuer à élever ce débat.


(*) Rapport pour le Président de la République sur la France et la mondialisation.
(**) Sur notre déficit de culture économique
CODICE : Conseil pour la diffusion de la culture économique sur le site du Minefi.
Présentation de l’étude TNS-Sofres – Les Français et l’économie – perception, connaissance et attrait à laquelle fait référence le rapport, avec un questionnaire qui a inspiré celui que je vous soumet à droite de ma page (vive les Widgets).
La culture économique, c’est ce qui reste à connaître, quand on ne vous a rien enseigné. Une analyse d’Yves de Kerdrel. Le Figaro, 9 septembre 2006.
Le tourisme de découverte économique (ex- tourisme industriel) par la Direction du Tourisme.