Fév 202010
 
Ca barde du côté de Wanfujing, de Tiananmen, de Chaoyang. Depuis une semaine déjà. Les rares étrangers se terrent dans les hôtels à bon marché, économisant leurs derniers yuans, en espérant une accalmie pour gagner un aéroport, une gare. Improbables billets, tout est booké. Pourtant, la journée les rues sont calmes, presque désertes, la ville s’est vidée de ses habitants bien avant les troubles. Fourbe quiétude. Chaque nuit, les déflagrations reprennent, violentes, imprévisibles. Impossible de savoir d’où viendra le prochain coup de feu. Des francs-tireurs sont embusqués un peu partout, dans la cours des hutong, sous les arbres, dans la rue même. De nombreux enfants, plus lestes, n’hésitent pas à se hisser sur les toits des immeubles pour participer à l’agitation. Les images que je vous livre sont sans appel. Oui, Pékin brûle. La ville compte ses victimes, beaucoup de blessés, le China Daily, famélique, mais qui parait malgré tout, évoque 52 blessés(*). Mais combien de morts cache-t-il ? Il parle de 58 incendies, seulement pour la capitale. Mais il semble que les troubles se soient propagés. Dans la vieille ville de Zhengding, que j’avais visitée avec Myriam il y a un an, la porte sud n’est qu’un amas de cendres(**).
Que se passe-t-il donc à Pékin ? Pourquoi vos médias sont-ils muets, sur de tels dramatiques évènements, où la vie de centaines d’Occidentaux piégés est en jeu ? C’est que ces troubles étaient tout aussi prévisibles que le récent putsch au Niger. Chaque année, pour le Nouvel An chinois, feux d’artifice et pétards font la joie des Pékinois qui n’ont pas rejoint leur famille en province. Dès la nuit tombée, jusqu’à minuit, c’est la pétarade, au mépris de la plus élémentaire sécurité. Chacun achète ses explosifs et les fait exploser où bon lui semble. Mais que fait la police chinoise ?

(*) Faithful pray for prosperity, China daily, 19 février 2010.
(**) Fire destroys ancient Zhengding County gate, China daily, 20 février 2010.