Déc 262009
 
Baoding, (c) Yves Traynard 2009

Baoding, (c) Yves Traynard 2009
Impossible d’échapper à Noël, même en Chine. Depuis deux semaines déjà, les magasins retentissent de Jingle Bells(*) et autres ritournelles genre Douce nuit, Sainte Nuit ou O Tannenbaum. Phénomène très récent, le Noël chinois se développe rapidement, propulsé par les grandes enseignes. Mondialisation économique, mondialisation des âmes ? Pour le réveillon, la population avait envahi la grande rue de Baoding, rendue piétonne par un important service d’ordre. La vieille église du centre-ville, le plus souvent aussi vide que les nôtres, était pleine à craquer. Une foule, déambulait en longue procession improvisée, plus curieuse que fervente, devant la crèche et la fontaine dédiée à Marie. Dans les rues, les plus branchés portaient un loup en plumes et paillettes, tandis que par dizaines, s’envolaient au ciel ces petites montgolfières rouges sur lesquelles on inscrit un vœu. Bien sûr, les marchands ambulants n’étaient pas en reste. Bravant les -5°C, les badauds pouvaient déguster comme en journée, brochettes de fruits au caramel, riz gluant à la noix de coco, farcis à la vapeur ou acquérir l’un de ces bijoux clignotants que l’on porte en broche.
Avant-hier, lors du grand repas offert par l’Université, j’ai reçu ma première pomme que l’on s’échange pour la Nativité, joliment emballée. Pourquoi une pomme ? Parce que c’est un fruit de saison, rouge bien sûr, et que son nom est homophone d’un adjectif signifiant sain et sauf(**). Une façon de se souhaiter des vœux de bonheur pour ce Noël chinois destiné plus aux jeunes qu’aux familles et aux enfants… pour l’instant.

(*) Traduite en français par Vive le vent.
(**)
苹果 : píng guǒ = pomme et 平安 : píng ‘ān = sain et sauf.