Mai 052008
 

Alexandrie, Réfection des rues (c) Yves Traynard 2008Dans cette ville on ne peut plus plane, au climat doux, vous ne trouverez étonnement pas de deux roues, absolument aucun, sous aucune forme ! Du deux pieds on passe sans transition aux quatre roues. Mais là faut en avoir les moyens. Les piétons lâchés des transports en commun en cohorte, légion, armée disputent la chaussée aux conducteurs. Traverser la Corniche large par endroit de huit voies relève de l’exploit. Le visiteur est d’ailleurs bien avisé de se glisser dans les pas d’un Alexandrin. Pour que chacun retrouve sa juste place, la ville a lancé un vaste chantier d’élargissement et de réfection des trottoirs. Le ravalement des façades attendra ; ce choix paraît judicieux. Les travaux vont bon train et on s’y active jour et nuit. Une efficacité à faire douter les plus sceptiques. En 24h chrono le trottoir de la rue de l’hôtel pair et impair fut élargi et achevé. De belles plaques roses et blanches permettent aux passants de déambuler sans risquer l’entorse, un vrai boulevard à valises-cabine. Maintenant c’est au tour de la chaussée. La nuit dernière le ballet des pelleteuses a commencé à trois heures du matin. Le vieil immeuble Crillon a tangué, sursauté ; les vitres ont menacé de se briser. Nous osions à peine pointer le nez sur nos balcons de peur qu’ils ne se décrochent. Dans ce centre-ville sans parking, les gardiens d’immeuble de leur cahutte sombre sont chargés de déplacer les véhicules des résidants selon l’avancement des travaux dans un étrange ballet nocturne. Cette nuit bouchons auditifs impératifs. L’asphalte va couler.