Fév 172008
 

Week-end consacré à la deuxième édition du festival Culture-Aventure(*). Côté stand les fidèles de la première édition étaient au rendez-vous(*). Le concepteur de Let’s talk ; le T-shirt magique des rencontres ; Zellidja la bourse de voyage aux thèmes toujours aussi exigeants (ethno, sociologie…) et qui dispose d’une collection chez l’Harmattan ; des auteurs de livres et de carnets de voyage. Et puis Servas, réseau international d’hôtes et de voyageurs.
Mais il y avait aussi des nouveaux.

  • la FUAJ affichant au sens propre que les Auberges de jeunesse sont ouvertes à tous les âges (pour les raisons que je donnais dans Auberges de vieillesse) et qui fait évoluer son offre pour coller à la demande (plus de confort, d’intimité, de qualité…)
  • l’association Rahhala dont l’une des ambitions est de favoriser le voyage touristique des Arabes hors de leurs pays, par l’information sur les possibilités (destination, formalités, coût…). Ce que l’on ignore, c’est que la fermeture des frontières auquel l’Occident s’est résolu fini par enfermer des peuples entiers dans leurs propres pays, avec un « dégât collatéral » majeur : l’absence d’ouverture de la pensée, le développement de préjugés.

Me laissant porté par les rencontres, et soumettant mon propre sujet de tourisme et réalités, je n’ai vu finalement qu’une seule projection d’un programme qui en comptait douze ! Il est vrai que les expéditions qui tiennent plus de la rencontre de soi que des autres ne m’ont jamais passionné. Un seul diaporama donc, mais de qualité, commenté par un jeune couple spécialisé en développement rural qui a relié Paris au Cap de Bonne Espérance à vélo(***). Un classique de l’aventure finalement. Mais dans leur récit la dimension humaine relègue loin au second plan l’exploit sportif. En rencontrant des populations, démunies ou non, des initiatives de solidarité, loin des visites convenues des sites naturels et historiques, ils dessinent progressivement un point d’interrogation. Car cette réalité côtoyée de près chaque jour interpelle sans pouvoir se laisser réduire à la pitié. L’élan de la raison vient au secours du cœur : le voyage donne lentement un sens à une vie, à un engagement. La solidarité devient aventure à vivre, règle de vie. L’émotion était perceptible sur scène et parmi les voyageurs de la salle, eux aussi interpelés. Peut-on continuer à voyager gratuitement et tout oublier du monde sur place et une fois rentré ? J’approuve évidemment !


(*) Festival Culture-Aventure samedi 16 et dimanche 17 février, Maison des Cultures du Monde, Paris. Culture Aventure est une association qui propose un festival annuel et des rendez-vous hebdomadaires. Sa devise « promouvoir des voyages qui ont un sens« .
(**) Voir mon article sur la première édition.
(***) Espérance Solidaire de Marie-Hélène et Yannick Billard. Réalisation numérique de 47 minutes. Contact : Association cyclo-interrogation.


Au cours d’un débat entendu Mathieu Orcel (réalisateur de Huinca Huerquen et de Sil-Sil, qui pose la question du regard, du moment de la rencontre avec l’Autre, son évolution au cours du voyage, peut-être la seule chose dont le voyageur de passage peut témoigner vraiment), Alexandre Mourot d’Uniterre (« sélectionner et élever le niveau des blogs de voyage« ).