Jan 032008
 

La revue Urbanisme a publié en 2006 un dossier consacré à la ville marketing(*).
Les villes ne se contentent pas de s’exposer – sur quelques lieux créés à cet effet à Nice, Bordeaux ou Figeac – ni même de se vendre ; elles sont désormais devenues le terrain d’expérimentation d’un marketing qui les découpe en morceaux, en parcs à thème aptes à répondre aux aspirations de consommateurs de plus en plus exigeants, mais aussi de plus en plus fluctuants dans leurs désirs…
On constate une contradiction croissante entre deux types de marketing : le premier à destination des décideurs économiques, le second à destination des habitants résume en introduction Antoine Loubière. Les décideurs économiques doivent donc répondre à une double injonction : plaire à leurs électeurs tout en attirant de l’activité. Difficile équation. L’universitaire italienne Andrea Del Bono
dénonce dans un autre n° de la revue Urbanisme le désastre pour la population(***). La renommée internationale de Florence en fait un point de passage obligé du tourisme de masse. Résultat : une identité dévastée. Pour le touriste, la ville est un musée, un album photo, une suite de lieux consacrés qu’il effleure un jour ou deux avant de partir vers d’autres sensations. Le problème est qu’elle n’est plus que cela : un gigantesque supermarché du patrimoine qui chasse de la ville tous ses habitants.
Le touriste lui est écartelé entre une histoire remaniée pour coller au patrimoine et des images d’un futur alléchant, mais pour l’heure sur papier. La réalité pour lui est bien difficile à percevoir !


(*) Revue Urbanisme, n°344, octobre 2006.
(**) Voir l’exemple de Saint-Etienne.
(***) Revue Urbanisme, mars 2003. Hors-Série n°18.