Août 212007
 

On peut longtemps ricaner de notre attitude en voyage sur le ton du mépris à la manière d’un Lévi-Strauss. Cela relève de la satyre, mais ne fait guère avancer le débat. Il n’y a pas de stupidité en sciences sociales, que des comportements. Si l’on veut faire avancer les choses, il est plus intéressant de comprendre ce qui nous pousse à agir ainsi. Rachid Amirou, professeur des universités, Président du Réseau Interrégional Inter-universitaire de Tourisme (R2IT) et auteurs de plusieurs ouvrages sur le tourisme proposait dans un article dès 1994 une interprétation du “tourisme comme objet transitionnel.”(*) Abstract fourni par l’auteur.
« On se propose dans ce travail de fournir quelques éléments (tirés d’une pratique professionnelle de guide de voyage et de l’observation de groupes de jeunes touristes français visitant le tiers-monde) qui poussent à penser que les images-stéréotypes exotiques, certes déformantes, ont une fonction essentielle dans l’appréhension que fait le touriste de l’inconnu. Elles sont moins des obstacles iconiques à la reconnaissance du monde que des représentations « transitionnelles » (Winnicott), stables et collectives, alimentées par l’univers du religieux au sens large et marquées par les traditions curiales, facilitant l’appréhension de l’Autre et de l’Ailleurs. En fait, à travers l’exploration succincte de cet imaginaire exotique, on espère montrer que le tourisme, comme quête de sens, avec les sociabilités ludiques qu’il favorise, les images qu’il génère, est un dispositif d’appréhension graduée, codée et non traumatisante de l’extérieur et de l’altérité. »
Du même auteur et avec la même préoccupation de justification culturelle de nos comportements en voyage, lire le texte retravaillé d’une conférence rédigée pour un congrès de la francophonie à Ouagadougou au Burkina Faso en juin 2004(**).


(*) Un article publié dans la revue Espaces et Sociétés, no 76, 1994, pp. 149-164. disponible sur les Classiques en Sciences sociales.
(**) “Imaginaire de la mondialisation et reconnaissance culturelle”. 2004.