Mai 102007
 

Cameron Highlands, Glissement de terrain (c) Yves Traynard 2007En compagnie d’une quinzaine d’étudiantes malaisiennes, j’ai quitté ce matin une KL étouffante pour un petit séjour à 1400 m dans les fraîches Cameron Highlands où la jungle ne cède la place aux plantations de thé que contre efforts prométhéens. Les systèmes de drainage sont impressionnants. Car l’eau tombe en telle abondance toute l’année qu’elle menace l’homme en permanence. Le Sahel est loin ! Les glissements de terrain peuvent bloquer les routes, inonder les zones urbaines, détruire les plantations. Le long des voies, chaque terre-plein est protégé de l’érosion. En ville le moindre square, la plus petite rue dispose d’un système d’évacuation qu’il faut en permanence entretenir. Car chaque jour lorsque l’orage gronde il vaut mieux se tenir à l’abri !

Lu dans le cahier « travelling tips & experience» a la délicieuse Cameronian Inn ou je suis descendu(*).
Attention : all Westerners (fair skinned or otherwise).
I’m a local visitor and I happened to be a brown skinned person. I find irritating being approached by you to get a towel, beer or this and that. Not every brown skinned or local looking person you see MUST BE a worker/staff of this guesthouse.


Visiblement certains voyagent vraiment au passé. Le temps où seuls les Européens visitaient Cameron Highlands est terminé. Et oui en Malaisie les touristes sont d’abord asiatiques. S’il en résulte de petits désagréments pour eux comme on l’a vu, c’est un grand avantage pour nous d’être touristes parmi d’autres, de ne percevoir ni traitement de faveur ni de harcèlement intéressé ou malsain. C’est aussi passionnant de côtoyer The locals. Ce qui me surprend c’est que ces Asiatiques voyagent exactement comme nous. Selon leurs moyens, en groupe, en individuel ils logent dans les mêmes hôtels, visitent et s’étonnent la plupart du temps des mêmes choses.
Le tourisme est vraiment un produit standardisé parfaitement adapté à la mondialisation. Comme les téléphones portables que l’on personnalise vaguement par un skin de couleur ou de langue mais qui au coeur sont un seul et même produit. D’ailleurs je ne sais pas ce qui m’étonne. Sans doute le fait de ne pas y avoir été confronté plus tôt ! Il est vrai que dans beaucoup de pays moins favorisés les seuls touristes sont étrangers. Les habitants n’ayant généralement pas les moyens de voyager par plaisir et ceux qui les ont préfèrent se rendre à l’étranger plutôt que de visiter leur pays. C’est encore largement le cas en Syrie ou en Afrique par exemple et même aux États-Unis où les congés sont rares. En un mois de circuit vous aurez vu bien plus du pays qu’en une vie de The locals.


(*) Cameronian Inn. Tanah Ratah. 5€/8€ la double. Très calme, ambiance feutrée.