Mai 062007
 

Kuala Lumpur, Orchidées (c) Yves Traynard 2007La Malaisie comme l’Indonésie bien que pays majoritairement musulmans ont conservé de leur histoire coloniale le repos hebdomadaire dominicale probablement pour être en phase avec leur environnement économique immédiat. Se tenait très timidement ce week-end les journées de la liberté de la presse. Pas de grand festival ni de manifestation juste quelques artistes, écrivains, journalistes réunis discrètement à l’Annexe du marché central. La situation n’est pas reluisante. Le PPPA (la Loi de 1984 relative à la presse et aux publications) viole les normes internationales relatives aux droits humains. L’interdiction de publier des «fausses nouvelles» est considérée comme portant atteinte à la liberté d’expression par des organes internationaux comme le Comité des droits de l’homme des Nations unies, et par un certain nombre de cours constitutionnelles de par le monde(*). La censure reste un phénomène très largement répandu en Asie nous explique Reporter Sans Frontières(**). Situation extrême, la Corée du Nord où Kim Jong-il impose un contrôle absolu sur le contenu des informations. Ailleurs la censure s’exerce également par le biais de la mainmise économique d’investisseurs proches des autorités. Ainsi, à Singapour et en Malaisie, les autorités n’accordent des licences qu’aux groupes de presse dont ils se sont assurés la loyauté. A Singapour toujours, d’anciens membres des services de sécurité dirigent les principaux titres privés. Ce qui donne un classement Mondial de la liberté de la presse 2006 pas brillant pour les pays que je visite :
– Malaisie 92e près du Maroc
– Indonésie 103e près de l’Inde
– Singapour 146e à deux pas de la Tunisie ce qui n’est pas une référence.
Pour mémoire, la France qui a beaucoup régressé ces dernières années dans ce même classement est ex-aequo avec le Mali en 35e position.
En Malaisie les bloggeurs sont surveillés. Un journal essaie de maintenir une ligne indépendante et commence à se frayer une petite place face aux magnats de presse. Sa distibution se fait exclusivement en ligne sur http://www.malaysiakini.com/. En dehors du stand de Malaysiakini une petite expo affichait quelques caricatures pas bien méchantes et exigeait plus de transparence dans l’utilisation de l’argent public.
Voila de nouvelles contraintes pour bâtir des voyages au présent. Il est facile d’imaginer que de nombreux pays voudront maîtriser le discours qui sera tenu sur leurs terres.


(*) Source : Amnesty
(**) RSF