Fév 192007
 
Paris, Parc de Belleville (c) Yves Traynard 2006
Hier soir, perchés sur l’éperon de Belleville nous étions deux cents à contempler le soleil d’hiver, énorme, disparaître solennellement derrière la Tour Eiffel. Deux cents à se demander pourquoi ce spectacle millénaire envoûte encore.

« O jour, lève-toi ! Des atomes dansent,
Les âmes, éperdues d’extase, dansent,
A l’oreille, je te dirai où l’entraîne sa danse.
Tous les atomes dans l’air et dans le désert,
Sache-le bien, sont tels des insensés,
Chaque atome, heureux ou misérable,
Est épris du Soleil dont rien ne peut être dit. »

« Comment le soufi pourrait-il ne pas se mettre à danser,
tournoyant sur lui-même comme l’atome, au Soleil de l’éternité,
afin qu’il la délivre de son âme périssable ?
Vole, vole, oiseau, vers ton séjour natal,
car te voilà échappé de la cage
et tes ailes sont déployées.
Éloigne-toi de l’eau saumâtre,
hâte-toi vers la source de la vie. »

Rûmî – Dîwân

traduction Eva de Vitray-Meyerovitch in Islam, l’autre visage, Paris, Critérion, 1991, p. 82.

Paris, Parc de Belleville (c) Yves Traynard 2006