Oct 042006
 

Maputo, Avenida Guerra Popular, cortège officiel (c) Yves Traynard 2006En six mois, au rythme des jours fériés, j’aurais révisé toute l’histoire contemporaine du Mozambique. N’est-ce pas la fonction première de ces évènements ? Aujourd’hui le convoi officiel qui passe sous mes fenêtres s’en va commémorer la paix qui nous renvoie à un jour d’octobre 1992. Réunis à Rome gouvernement FRELIMO et rébellion RENAMO signent un accord historique mettant fin à quinze années d’une guerre civile particulièrement atroce. Cette paix est rendue possible par l’affaiblissement des soutiens étrangers aux protagonistes, respectivement bloc communiste et régime d’apartheid sud-africain. Préalablement, en 1990, le FRELIMO avait doté le pays d’une nouvelle constitution. Celle-ci abandonnait toute référence au marxisme politique et économique en introduisant le multipartisme et en ouvrant durablement le pays à l’économie de marché. En 1994, à la suite de cet accord, les premières élections auxquelles participe la RENAMO furent organisées sous le contrôle de l’ONU. Joachim Chissano – FRELIMO – fut confirmé président de la République à 53%. Bénéficiant des retombées de la paix, de larges soutiens internationaux et de résultats économiques tangibles, le FRELIMO semble consolider son avance. En 2005, Armando Guebuza, toujours FRELIMO est élu 3ème président du Mozambique et la RENAMO semble s’effriter même dans ses bastions du centre et du nord du pays sans pour autant qu’émerge une alternative crédible à cette bi-polarité historique.
Pour fêter ça un grand spectacle était organisé sur la place de l’hôtel de ville de Maputo. Ironie peut-être calculée elle réunissait des artistes des anciennes nations protagonistes de la guerre civile. Troupe éclatante et métissée venue de la nation arc-en-ciel et Peter Superman … guitariste zimbabwéen. Je ne suis généralement pas très sensible aux grandes foules mais cette joie de vivre et la communion du public mozambicain avaient quelque chose d’émouvant et de réconfortant. Un vrai message d’espoir pour tant de conflits encore ouverts.