Août 012006
 

La santé de notre collègue agressé se détériore. Il doit être hospitalisé. Une nouvelle poche liquide s’est formée en son ventre. Nous nous agitons en tout sens pour étudier le moyen de l’«exfiltrer» vers l’Afrique du sud, à Nelspruit ou à Jo’burg pour qu’il soit enfin traité correctement ce qui n’est pas sans poser questions.
· Que fait l’employeur dans cette affaire de santé d’ordre privé ?
· Quelle responsabilité prenons-nous en nous chargeant de son évacuation ?
· Où trouverons-nous le financement de plusieurs milliers d’euros ?
· Si un autre collaborateur avait le même problème pourrions-nous apporter le même soutien ?
· N’entretenons-nous pas un système en agissant ainsi ?
Bien sûr toutes ces questions peuvent paraître cyniques lorsque la vie d’un homme est en jeu et nous agirons pour qu’il se rétablisse mais… pour un sauvé combien de morts et quel écart entre notre médecine et celle disponible ici. Et encore sommes-nous à Maputo !
Concrètement on a dû sonder les possibilités de traitement en Afrique du Sud. Le tourisme médical y est largement répandu. La ville de Nelspruit – près de la frontière du Swaziland et du Mozambique, à 3 heures de route de Maputo – s’est fait une spécialité du traitement de frontaliers. J’ai rencontré mon voisin qui a fait opéré son fils des amygdales dans l’un des nombreux hôpitaux de Nelspruit la semaine dernière et m’a donné des pistes pour organiser l’opération ainsi qu’un ordre de grandeur du prix (5000 euros !). D’autres témoignages nous sont parvenus allant dans la même sens (bon standard des hôpitaux, tarifs sensiblement inférieurs à Jo’burg). Côté financement on a réuni une part significative du coût de l’opération. Il ne nous reste qu’un avis du médecin et le dossier médical à obtenir pour prendre en charge l‘évacuation. Après cela, il faudra que l’on révise la politique d’assurance santé de l’institution pour permettre de palier ses carences et établir une protection équitable qui ne doive rien à la charité. Rendre viable une institution c’est aussi s’assurer que les salariés peuvent travailler dans la sérénité pour eux et leur famille. Des mécanismes d’autant plus nécessaires que les solidarités familiales que l’on voit en Afrique de l’Ouest ou dans le Monde arabe semblent ici bien moins efficaces. Mais quel niveau de protection sociale peut apporter une assurance santé avec les salaires de nos collaborateurs rapportés au coût de la médecine privée ?
Après cela la correction d’un contrat de licence de logiciel en anglais m’a paru tâche bien pâle .