Juil 192006
 

Maputo, Local commercial avenida Trabalaho (c) Yves Traynard 2006Passé la matinée à visiter des locaux pour héberger à la fois le Siège de l’institution et une des trois agences prévues à Maputo. On nous montre des appartements (toujours les fabuleux parquets, les sempiternels canapés de faux cuir et les grillages partout) aux tarifs exorbitants. Une maison de ville dans un quartier populaire : 1300 $ par mois. Coquette et bien entretenue certes mais avec un tel loyer le propriétaire peut se la couler douce pour le restant de ses jours. On visite aussi des locaux désaffectés de longue date. Plutôt que de vendre ou louer à meilleur prix les propriétaires préfèrent jouer la spéculation.
Le soir mon voisin de table au café Charlot se révèle être… malien ! Un Malien de Kayes passé par la Côte d’Ivoire, le Congo et l’Afrique du Sud avant de se lancer avec des compatriotes dans l’import de textiles chinois à Maputo. Un jeune entrepreneur qui se joue des frontières et traite avec les douanes qu’il trouve plutôt réglo ici. Nous évoquons les loyers pour parvenir à la même conclusion : totalement disproportionnés (le mot est décidément à la mode) par rapport au coût de la vie, de la construction et de l’entretien. A chaque fois que l’on parle de ce sujet revient à mots couverts le monopole qu’exerce la communauté indienne. Cette dernière détiendrait une bonne partie du parc immobilier de la ville coloniale acquis à la dénationalisation des biens portugais. Le maintien de prix élevés est pour elle synonyme de rente lui assurant un niveau de vie international très confortable. Le revers de la médaille c’est que cela limite la capacité des Africains à investir et grève fâcheusement le prix de vente des produits commercialisés en boutique ; un mécanisme qui entretient le sous-développement. Faut-il souhaiter un krach de l’immobilier mozambicain ?