Sep 242005
 

La page est tournée. Un nouveau cahier est ouvert. Un cahier d’écolier, modèle gros-carreaux avec une grande marge pour y loger plus de sens et de sentiments. A côté dans le cartable y’a des projets. Plein de projets, en vrac ; plein d’utopies et pour les réaliser, au mieux, une petite moitié de vie.
Je viens de franchir un gué comme on en passe trois ou quatre dans une existence. Hier j’étais au bord du fleuve, je contemplais l’autre rive. L’eau scintillait comme un miroir. Les années passées s’y reflétaient. J’étais ému.
Qu’est-ce qui nous attache à notre travail ? Des habitudes, des réalisations, un investissement, des projets, une ambition ou bien plutôt les autres, collègues rencontrés en chemin que, sans cette nécessité impérieuse de survie sociale, on n’aurait sans doute jamais rencontrés et dont pourtant la collaboration produit de l’or ? Alchimie des sociétés humaines dont des millénaires d’exercice n’ont pas encore percé le secret.
Je voulais partir en harmonie avec mon passé. Le doux et généreux accueil réservé par mes collègues lors de mon pot d’adieu m’a comblé. J’ai prononcé les mots que j’avais en moi, je peux désormais poursuivre ma route, l’esprit et le cœur légers. Mille mercis à eux pour leur affection.